Goggles steampunk

Des origines à nos jours

goggles

Ah, les goggles steampunk ! Il s’agit certainement de l’accessoire le plus emblématique du style rétrofuturiste. Que l’on incarne un dandy de l’ère victorienne, un savant-fou, un pilote de zeppelin ou encore une aventurière… aucune tenue steampunk ne saurait être complète sans sa paire de goggles (ou lunettes de protection en bon français).

Mais à quoi pouvaient bien ressembler les goggles à l’époque de la révolution industrielle, d’où le steampunk puise son inspiration ?

Les cinder goggles, ces petites cousines des goggles steampunk

Avec le boom ferroviaire des années 1840, les cinder goggles (lunettes de protection contre la cendre) ont commencé à être produites et vendues en masse. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces lunettes n’étaient pas réservées qu’aux cheminots. Les passagers les portaient également, car à l’époque, les wagons n’avaient pas de fenêtre ! D’ailleurs, les compartiments de troisième classe n’avaient même pas de toit ! Les cendres expulsées par les cheminées des locomotives à vapeur pouvaient ainsi pénétrer dans les voitures des passagers. Pour s’en protéger, ceux-ci portaient donc des lunettes de protection comme celles-ci :

Cinder goggles

Des lunettes steampunk ? Non ! des cinder goggles datant du XIXe siècle !

Comme les lunettes classiques, ces lunettes de protection pouvaient posséder des branches. Cependant, celles-ci étaient plus souvent remplacées par une lanière en cuir ou un élastique afin que les lunettes soient bien ajustées et qu’elles protègent au mieux les yeux. Si l’on en croit le catalogue d’optique de 1897 de la maison D. Latour, en France, les cinder goggles étaient appelées lunettes mistraliennes lorsqu’elles avaient des branches ou lunettes chemins de fer lorsque ce n’était pas le cas. Les verres pouvaient être blancs, bleus ou fumés.

En voiture, Simone ! Et n’oublie pas tes goggles.

Sherlock Holmes et John Watson portant des goggles steampunkSherlock Holmes (Robert Downey Jr) et son fidèle acolyte, le docteur Watson (Jude Law), portent tous les deux des goggles qui ressemblent à des lunettes steampunk dans cette scène du film Sherlock Holmes : Jeu d’ombres sorti en 2011.

L’intrigue du film se déroule en 1891, mais il était encore peu courant de porter des lunettes de protection au volant d’une automobile à cette époque. D’une part, c’était considéré comme inesthétique, surtout pour les dames. D’autre part, c’était relativement inutile, vu que les vitesses des engins motorisés ne dépassaient pas les 15-20 km/h. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour voir apparaître des modèles plus rapides. Et ce n’est donc qu’au début des années 1900 que les automobilistes se mettront à porter fréquemment des goggles. Celles-ci seront alors considérées comme une absolue nécessité pour le confort de conduite et la sécurité. C’est en tout cas ce qu’affirme Sir Alfred Charles William Harmsworth dans Motors and Motor-driving, son guide sur la conduite automobile paru en 1904 (pages 67 et 73 pour les curieux).

Aviator gogglesLes lunettes d’aviateur du XXe siècle

Après les débuts de l’aviation en 1903, les goggles sont rapidement devenues une nécessité pour les pilotes. En effet, il fallait qu’ils protègent leurs yeux du vent mais surtout du froid extrême régnant à haute altitude. La mésaventure de Rudolf William « Shorty » Shroeder est là pour nous le rappeler. Le 27 février 1920, ce pilote d’essai de l’armée américaine a établi un record d’altitude de 10000 mètres à bord de son Packard-LePère LUSAC 11. A ce moment, sa réserve d’air s’épuisa, et il fit l’erreur de soulever ses lunettes pour changer sa bouteille d’oxygène. Le thermomètre affichait une température de -55°C et ses globes oculaires furent instantanément gelés. Shorty Schroeder perdit connaissance à cause du manque d’oxygène. Il reprit conscience avant le crash et réussit miraculeusement à poser son appareil, alors qu’il était presque aveugle.

Les goggles steampunk ont donc un ancrage historique réel. Cependant, nous avons vu que l’utilisation des lunettes de protection par le grand public au XIXe siècle était plutôt limitée au transport ferroviaire.

Des cinder goggles aux goggles steampunk

Comme vous pouvez le constater avec la galerie ci-dessous, les goggles steampunk s’inspirent largement des lunettes de chemin de fer de l’époque victorienne. Même forme, différents matériaux. Pour renforcer le style steampunk, les goggles sont généralement fabriquées en cuivre ou en cuir (ou une imitation de ces matières). Certains modèles comportent également des pointes – pour ajouter une touche post-apocalyptique – ou sont équipés de lentilles grossissantes pour pimenter le look avec une pincée de sophistication.

Goggles steampunk

Mais pourquoi tous les vaporistes (ou presque !) portent-ils des goggles lorsqu’ils ont décidé d’incarner leur steamsona (personnage steampunk) ? Sûrement parce que dans la fiction néo-victorienne,les ingénieurs peuvent être exposés à des jets de vapeur à côté des machines, les pilotes doivent faire face au vent et surtout au froid aux commandes d’un aéronef, et les inventeurs risquent d’être blessés par des étincelles ou des projections de substances dangereuses… Il n’est donc pas étonnant que les goggles soient monnaie courante pour protéger les yeux de ces multiples dangers. Ou peut-être que tout simplement, les goggles, c’est comme les engrenages, les longs manteaux, les corsets, et les montres de poche. On les aime et puis c’est tout !

Alors, si vous aussi vous souhaitez offrir une protection oculaire à votre steamsona, prenez quelques secondes pour découvrir ces modèles et voir s’ils sont à votre goût :

Les lunettes steampunk, une alternative aux goggles

La plupart des vaporistes choisissent de porter leurs goggles sur un chapeau haut de forme ou bien directement sur la tête. Le problème, c’est qu’en dehors des photoshoots et des conventions, on a quand même peu d’occasions de les porter.

Une alternative, c’est de porter des lunettes steampunk solaires. Dans la vie de tous les jours, elles restent le meilleur moyen de témoigner discrètement notre amour du genre.